jeudi 24 juin 2010

l'oral - S et STI

Les oraux ont commencé pour nombre d'entre vous. J'espère que cela s'est bien passé.
J'espère que vous n'êtes pas tombés sur des questions étonnantes.
Bon courage.

mardi 22 juin 2010

l'écrit STI

Le roman : description et état d'âme du personnage. Beaux sujets. Comment cela s'est-il passé?

l'écrit

L'argumentation et l'utopie... Ce n'est pas aussi attendu que la poésie, mais tout de même, nous avons eu la joie d'en parler lors de quelques séances. Qu'avez-vous choisi et comment cela s'est-il passé?

samedi 19 juin 2010

Dans deux jours, l'écrit

Les épreuves écrites sont pour bientôt. Normalement, les révisions sont terminées, il sera inutile de travailler demain : laissez à votre cerveau le temps de se reposer et de ranger les "données". Il faut que vos connaissances soient disponibles lundi dans une forme qui ne soit pas de l'ordre de la bouillie.
Eventuellement, aujourd'hui, relisez les corrigés, les fiches, apprenez quelques exemples (Hugo et la fonction du poète, les poèmes en prose etc). Reposez-vous et bon courage pour lundi.

mardi 15 juin 2010

le théâtre, deux questions

Rachel me demande : "Je ne comprends pas très bien ce que signifient catharsis et distanciation ? Et aussi, lors de mon oral, l'examinateur m'avait demandé de repérer la distanciation à travers le texte d'Ubu Roi, mais je ne vois pas comment nous pouvons faire."

Ma réponse:
La catharsis est, selon Aristote, la "purgation" des mauvaises émotions.
C'est le cas de certains rires ou de certaines larmes : cela permet d'évacuer les mauvaises émotions qui peuvent nous habiter.
Dans la tragédie par exemple, la pitié et la terreur sont des éléments cathartiques.

La distanciation est le fait, au théâtre, de rappeler au spectateur qu'il assiste à une pièce, de faire en sorte d'éviter l'illusion du réel et l'identification. La distanciation oblige ainsi le spectateur a toujours conserver une distance avec ce qu'il peut voir sur scène et cela lui permet de conserver un esprit de réflexion, un esprit critique. Dans les représentations d'Ubu, tout ce qui relève de l'outrance ou de l'artificialité nous empêche de considérer tout cela comme réel (les mots d'Ubu, son absurdité, mais aussi les costumes, la mise en scène mécanique de Jarry ou les marionnettes). Nous pouvons ainsi conserver une distance par rapport à ce qui se passe et notre esprit critique est maintenu.
J'espère que c'est un peu plus clair ainsi.

lundi 14 juin 2010

Exemples de questions pour l'entretien sur le roman

A la demande de l'un d'entre vous, je vous propose une série de questions qui pourraient "tomber" à l'oral.

> résumez le roman
> En quoi ce roman appartient-il bien à la "trilogie de Pan"?
> Qui est Pan? Particularités?
> Que veut dire Giono du rapport des hommes au monde?
> Quelles sont les particularités du style, de l'écriture de Giono?
> Qui est Janet? Quelles sont ses fonctions? A quelles traditions littéraires peut-on l'associer? Développez.
> Qui est Gagou? Quelles sont ses particularités? Quelles sont ses fonctions dans l'oeuvre?
> En quoi ce roman relève-t-il parfois de la tradition épique?
> Quelles sont les particularités et les fonctions de la description du paysage?
> Les personnages sont-ils des héros?
> Quelle vision de l'homme et du monde est proposée à travers ce roman?
> En quoi ce roman est-il encore d'actualité? Nous parle-t-il encore de nous?
> Avez-vous aimé ce roman? Pourquoi?
> Qu'est-ce qu'un héros? Comment évolue la figure du héros en littérature?
> En quoi peut-on dire que ce roman est poétique?
> Qu'est-ce que l'animisme?
> Qu'est-ce que le symbolisme?
> Comment peut-on caractériser un personnage?
> Quelles sont les particularités du portrait de Jacques Lantier? de Gobseck? de la femme dans "Le chiendent"? Quelle vision du monde peut-on percevoir à travers ces personnages?
> Qu'est-ce que le surréalisme?
> Qu'est-ce que le réalisme? le naturalisme?
> Que pouvez-vous dire de la figure du fou en littérature?
> Faites une fiche biographique sur l'auteur.
> Lecture cursive : résumez "Gobseck". Quels sont les enjeux de cette oeuvre? A quel mouvement littéraire peut-on le lier?

mercredi 9 juin 2010

le théâtre de l'absurde, illustration par le texte

Voici un extrait de "La Leçon" de Ionesco - le fameux passage sur la soustraction.

LE PROFESSEUR - Ce n'est pas ça. Ce n'est pas ça du tout. Vous avez toujours tendance à additionner. Mais il faut aussi soustraire. Il ne faut pas uniquement intégrer. Il faut aussi désintégrer. C'est ça la vie. C'est ça la philosophie. C'est ça la science. C'est ça le progrès, la civilisation.

J'ai mis en italiques ce langage des barbares (brutal, avec des phrases toutes faites, qui refusent la nuance ("c'est ça, etc") qui se gargarise de mots sans les penser), cet oubli des valeurs humanistes, qui empêchent de penser le monde et qui conduisent les hommes à la barbarie, à l'horreur.

Exercice du soir : réécrivez cette réplique avec des mots d'aujourd'hui...

Question sur le théâtre de l'absurde

"Oui Justine?" (combien de fois l'aurez-vous entendu cette année? - et merci Justine)

- qu'est-ce que le théâtre de l'absurde??

- Le théâtre de l'absurde, en peu de mots :
> s'est développé dans la deuxième partie du XXème
> contexte : modernité (aliénation, perte de dieu, mort du langage et par là de la pensée, ...) et 2nde guerre mondiale (le mal absolu). C'est un contexte intellectuel de désespoir et de doutes. Les valeurs de l'humanisme ont été écrasées par la guerre et par certains aspects du quotidien moderne. C'est à partir de là que le théâtre de l'absurde va naître.
> principes, tendances : le théâtre de l'absurde s'oppose au théâtre classique dans le sens où il en fait exploser les codes (on ne sépare plus les genres, on ne respecte plus les unités, la nécessité de la logique, de la narration). Souvent, les drames mis en scène nous semblent, a priori incompréhensibles ou étranges, impossibles ou "absurdes" (ex : dans Rhinocéros, les habitants de la ville se transforment les uns après les autres en rhinocéros. Dans "En attendant Godot", les personnages attendent toute la pièce un certain Godot qu'ils ne connaissent pas (il n'y a donc pas d'histoire) et qui ne vient jamais. Ils rencontrent un homme qui tient un autre homme au bout d'une corde, comme s'il était un cheval, il le maltraite, ils ne font rien. Dans "La Cantatrice Chauve", rien ne se passe, des invités viennent, les dialogues semblent sans fondement ou absurdes, tout comme les situations : l'horloge sonne je ne sais plus combien de coups, un couple marié et vivant ensemble ne se reconnaissent pas mais ont l'impression de s'être déjà vus).
> Parce que tous ces codes et traditions sont fondés (ou fondent un) sur un rapport logique au monde et à l'histoire, ces pièces semblent absurdes.
> Les enjeux : mais le théâtre de l'absurde n'en est pas absurde pour autant. Ce qu'il met en scène, c'est l'absurdité de la condition humaine et du monde qu'il traverse :
- attendre Godot, c'est (en anglais) attendre un dieu qui ne viendra pas (puisque l'on part du constat de sa mort) et c'est alors s'interroger sur la place de l'homme dans le monde, sa condition, le sens de sa vie (que faisons-nous à part attendre Godot ou la mort?)
- Godot met aussi en scène le Mal, la cruauté qu'ont connus les hommes durant la guerre (la torture, l'indifférence, une sorte de collaboration)
- Ionesco dans la "Cantatrice chauve" interroge le langage (et la mort du langage avec la modernité), mais aussi la force mortifère du quotidien qui fait oublier aux hommes qui ils sont, avec qui ils vivent. Il parle, à travers cela, de l'incommunicabilité et de la solitude propre à tout être humain.
- "Rhinocéros" met en scène la montée des mondes totalitaires : peu à peu, tout le monde accepte l'ignoble condition (le rhinocéros est la bête sauvage, brutale, de la force, de la destruction). Peu à peu, les valeurs humanistes sont niées (seules compte les valeurs du travail, de l'effort, de la force, de la conformité, de la douleur) et c'est un langage inhumain qui est adopté, la violence est acceptée, se répend et les rhinocéros refusent la différence et écrasent tout... Transformation sur scène qui correspond métaphoriquement à la transformation des hommes en bêtes.
- "La Leçon" de Ionesco va dans le même sens : à partir de l'histoire un peu absurde d'un professeur tuant avec un couteau imaginaire son élève (pour une sombre histoire de soustraction mal résolue) ce sont les mécanismes de la barbarie et des mondes totalitaires qui sont mis en scène.

Je vais évidemment vite et je simplifie à outrance, notamment en ne montrant pas les mécanismes et les nuances.
Il s'agit donc bien, à nouveau de faire un détour (invention, fiction, métamorphoses, métaphores, que de souvenirs, n'est-ce pas?) pour mieux connaître le monde qui nous entoure, pour comprendre les mécanismes qui dirigent en partie le monde, qui sont à l'origine de certains événements. Il s'agit de faire un détour pour parler aussi de la condition humaine, de sa souffrance, des doutes, etc.
Bref, une invention absurde pour dire la réalité (beau sujet de dissertation, non?).

question sur "Colline"

Justine m'a demandé : "je me demandais si Gagou ne serai pas aussi dans la tradition du fou tout comme Janet, car il a réussi à retrouver l'eau, donc il sait, mais fait aussi le mauvais compte et est décris comme un être proche de la nature, un animal et aussi un simple..."

Ma réponse : oui, il est un double positif de Janet. Tout comme lui il est fou (mais simple pour le coup et sans langage, il est un pur rythme peut-être) et il a une connaissance intime de la nature, il sait les choses. Contrairement à Janet (figure négative), il est une force de vie, une force de la nature (presque au sens primitif du terme, il est comme les autres éléments, il s'intègre à la nature, d'une manière simple et jouissive, sans lui faire de mal). Il est aussi, effectivement, celui qui fait le mauvais compte et sa mort, à la fin, ressemble un peu au sacrifice (et par là, on peut penser à la fois au bouc émissaire (celui que l'on envoie dans le désert chargé de toutes les fautes) mais aussi aux jeunes enfants (étymologiquement l'enfant est comme Gagou, celui qui ne parle pas) que l'on sacrifiait au dieu de la sécheresse (Baal ou "Moloch") pour que l'eau revienne.

Les personnages de Giono sont ainsi à la croisée de plusieurs traditions. C'est ce qui les rend si denses et intéressants.

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